Les êtres humains vivent en société. Ce concept, qui vient du latin societas, est utilisé pour nommer le groupe formé par ceux qui partagent un territoire, une culture, etc. Au sein d’une société, il est possible de remarquer diverses divisions symboliques, qui séparent les individus en couches ou en classes.
La notion de bourgeoisie est utilisée pour nommer l’une de ces couches sociales: plus précisément, celui formé par les sujets qui occupent l’une des strates moyennes-supérieures. On peut donc dire que les bourgeois sont des gens de la classe moyenne supérieure.
Le terme est souvent utilisé pour nommer la couche sociale qui, au Moyen Âge, formait des personnes qui n’obéissaient pas à un seigneur féodal. Les sujets qui produisaient eux-mêmes de l’artisanat ou les marchands étaient donc les membres de la bourgeoisie de l’époque, se situant en dessous de ceux qui exerçaient la féodalité mais au-dessus des serfs.
Par extension, on peut dire que l’idée de bourgeoisie est née pour nommer la classe sociale qui n’était pas privilégiée (puisqu’elle n’était pas formée par les religieux ou par les nobles) et qui n’appartenait pas à la sphère paysanne.
La bourgeoisie a été la clé de la chute de l’Ancien Régime et de l’établissement du capitalisme. Cette classe sociale croissante avait besoin d’une organisation différente de l’État, défendant ses intérêts et non les intérêts des secteurs traditionnellement privilégiés.
Parmi les valeurs historiquement défendues par la bourgeoisie figurent le droit à la propriété privée, la division des pouvoirs de l’État et la promotion des possibilités de promotion sociale.
Aujourd’hui, le concept de bourgeoisie est plus diffus et ses membres plus difficiles à expliquer qu’au Moyen Âge. Généralement, un membre de la classe moyenne dont la position politique combine libéralisme (en particulier en matière économique) et nuances conservatrices (puisqu’il s’oppose généralement à la conquête des droits par les classes inférieures afin de ne pas céder leurs propres avantages) est classé comme bourgeois.
L’un des concepts qui surgit souvent par rapport à la bourgeoisie est le Siècle des Lumières, une étape de l’histoire qui, selon les mots du théoricien marxiste Lucien Goldmann, fait partie de l’évolution globale de la pensée bourgeoise. Les Lumières étaient un mouvement intellectuel et culturel originaire d’Europe, principalement axé sur l’Angleterre et la France, et qui s’est répandu de la fin du XVIIe siècle jusqu’au début de la Révolution française et se caractérisait par le fait de s’appuyer sur la raison pour se débarrasser des ténèbres de l’humanité.
Les défenseurs des Lumières ont affirmé que l’ignorance, la tyrannie et la superstition pouvaient être combattues avec l’aide de la raison. Ce mouvement, grâce auquel le XVIIIe siècle est devenu connu sous le nom de Siècle des Lumières, était très important pour l’économie, la politique et la société en général. Les valeurs et les intérêts identifiés à la bourgeoisie ont bénéficié des Lumières, tout comme l’encyclopédisme.
L’encyclopédisme était un mouvement pédagogique et philosophique qui s’appuyait sur la publication d’une Encyclopédie française au milieu du XVIIIe siècle, dirigée par Jean d’Alembert et Denis Diderot. Il comprenait du contenu scientifique et des graphiques, et avait les objectifs suivants:
* collaborer au développement économique et social par la diffusion des connaissances;
* promouvoir les idées démocratiques et républicaines;
* débloquer les vices de l’ordre dominant;
* mettre fin à la tyrannie, à la superstition et à l’ignorance;
* restaurer la liberté naturelle de l’être humain;
* montrer des idées capables de combattre l’absolutisme et le féodalisme.
La devise de Liberté révolutionnaire, égalité, fraternité, telle qu’entendue par l’étude de la bourgeoisie, décrit les concepts qui ont acquis une importance particulière, en partie grâce aux contributions des deux mouvements, nouvellement exposés, l’Illustration et l’ényclopédie; certains d’entre eux sont le travail, le progrès, la liberté, l’égalité, le bonheur, l’innovation et l’individu.