Il n’est pas toujours évident immédiatement si un os découvert est humain ou animal. Ou même si c’est un os. Il y a quelques considérations qui peuvent aider.
L’une des questions les plus anciennes et les plus courantes posées aux archéologues médico-légaux et bio-archéologues est « Ces os sont-ils humains?”
C’est évidemment une question importante. Et alors que les restes d’animaux peuvent constituer un élément important d’un contexte médico-légal ou archéologique, c’est la présence de restes humains qui conduit à des recherches plus approfondies. Une prise de conscience tardive que les os étudiés sont en réalité des os d’animaux est souvent un inconvénient important et un gaspillage de ressources médico-légales.
D’un autre côté du problème – nous ne voulons pas non plus que les gens pensent que certains os humains qu’ils ont localisés sont les os d’un animal.
En Australie, les restes squelettiques se révèlent souvent être ceux d’animaux tels que le kangourou ou le mouton (Croker et Donlon 2006). L’erreur est facile à commettre, car de nombreux os humains ressemblent à ceux d’autres animaux, surtout si l’on considère que de nombreuses découvertes de squelettes sont fragmentées et proviennent de squelettes incomplets. (Soluri et Argawal 2016). Les os plus petits, comme les os des doigts, des orteils et des côtes, peuvent être difficiles à différencier (Oxenham et Barwick, 2008). Des morceaux de carapace de tortue blanchis au soleil peuvent également ressembler à des morceaux de crâne humain (Forensic Outreach 2014).
Alors que les laboratoires peuvent être utilisés pour distinguer les restes humains des restes animaux grâce à des processus tels que l’analyse histologique (Hillier et al. 2007), il y a des considérations qui peuvent être utilisées sur le terrain pour aider à déterminer si un os est humain.
Une considération est la taille de l’os (Soluri et Argawal 2016). A-t-il l’air d’appartenir à un enfant ou à un humain adulte? De nombreux animaux sont beaucoup plus petits que les humains, d’autres sont considérablement plus grands – avec une différence correspondante dans la longueur et la robustesse des os. Les os de vache sont généralement grands et robustes. Les os d’oiseaux, en revanche, sont souvent petits et assez légers. Les os des chiens ont tendance à être assez graciles (de corpulence mince). Ce n’est pas toujours immédiatement concluant – par exemple, les os des orteils d’un kangourou sont souvent confondus avec des phalanges, car les os ont des fonctions identiques.
Des adaptations souvent considérées comme uniques aux humains – telles que la capacité de marcher debout sur deux membres, la présence d’un menton dans une mandibule et les os frontaux hauts d’un crâne (Soluri et Argawal 2016) – peuvent également aider à identifier si les os sont humains. Cependant, ces adaptations peuvent ne pas toujours être exclusives aux personnes. L’exemple des pieds du kangourou bipède australien mentionné ci-dessus en est un exemple.
Parfois, la découverte peut même ne pas être un os du tout. Certains matériaux organiques et inorganiques peuvent ressembler à des os, tels que le bois et certains minéraux. À cela s’ajoute le fait qu’un os humain peut prendre des couleurs et des nuances de son environnement, devenir plus sombre, prendre des teintes rougeâtres ou verdâtres, ou être blanchi d’un blanc éclatant par le soleil (France 2009). Un exemple courant est la fossilisation des racines des arbres. Ceux–ci peuvent s’incruster avec du carbonate de calcium à partir du mouvement de l’eau à travers les sédiments – le même processus qui fossilise les os anciens. Lorsqu’elles sont fortement fragmentées, ces racines d’arbres peuvent ressembler beaucoup à des os de mammifères.
Il n’est pas prévu que les membres du grand public vont bien faire les choses. Lorsqu’on soupçonne que des restes humains ont été découverts, les gens sont tenus d’arrêter ce qu’ils font et de contacter les autorités. (Bien que la police anglaise semble apprécier si les gens vérifient d’abord pour s’assurer que ce n’est pas seulement un vieux bâton moisi.)
Votre tâche
Avez-vous déjà découvert quelque chose que vous pensiez être un os humain? Qu’as-tu fait? Quel a été le résultat?
C’est peut-être un membre de la famille ou quelqu’un que vous connaissiez qui a fait la découverte.
Sélectionnez les commentaires à lier pour partager vos pensées, vos expériences et toutes les questions que vous pourriez avoir.
Croker, S. et Donlon, D. (2006). Humain ou non humain: Méthodes possibles pour l’identification des fragments osseux. Affiche présentée lors des actes de la Conférence du 18e Symposium International des Sciences Médico-légales, Fremantle, Australie.
Fillios, M. et Blake, N. (2006). Les os d’animaux dans l’archéologie australienne: un guide de terrain sur les espèces indigènes et introduites communes. Sydney: Sydney University Press.
Sensibilisation médico-légale. (2014). Trois façons de distinguer les os d’animaux des os humains.
France, D.L. (2009). Identification osseuse humaine et non humaine : Un atlas des couleurs. Boca Raton. Presse CRC.
Hillier, M.L. et Bell, L.S. (2007). Différencier l’Os Humain de l’Os Animal: Une revue des Méthodes histologiques. Journal of Forensic Science, mars, 52, 2. doi: 10.1111/j.1556-4029.2006.00368.x
Oxenham, M. et Barwick, R. (2008). Humain, Mouton ou Kangourou: Un Guide pratique pour Identifier les Restes Squelettiques Humains en Australie. Il s’agit de la première édition de la série.) Approches médico-légales de la mort, des catastrophes et des abus, Australian Academic Press, Brisbane, 63-94.
Soluri, K.E. et Argawal, S.C. (2016). Manuel de laboratoire et manuel d’anthropologie biologique: S’engager avec l’évolution humaine. La société W. W. Norton et Compagnie, New York.