Le ciel nocturne de Van Gogh est un champ d’énergie bouillonnante. Sous les étoiles qui explosent, le village est un lieu d’ordre calme. Le cyprès flamboyant, arbre traditionnellement associé aux cimetières et au deuil, relie la terre au ciel. Mais la mort n’était pas de mauvais augure pour van Gogh. « Regarder les étoiles me fait toujours rêver, dit-il, Pourquoi, je me demande, les points brillants du ciel ne devraient-ils pas être aussi accessibles que les points noirs de la carte de France ? Tout comme nous prenons le train pour nous rendre à Tarascon ou à Rouen, nous prenons la mort pour atteindre une étoile. »
L’artiste a écrit de son expérience à son frère Théo : « Ce matin, j’ai vu le pays de ma fenêtre bien avant le lever du soleil, avec rien d’autre que l’étoile du matin, qui avait l’air très grande. »Cette étoile du matin, ou Vénus, peut être la grande étoile blanche juste à gauche du centre dans La Nuit Étoilée. Le hameau, en revanche, est inventé, et la flèche de l’église évoque la terre natale de van Gogh, les Pays-Bas. La peinture, comme son compagnon de jour, Les Oliviers, est ancrée dans l’imagination et la mémoire. Laissant derrière lui la doctrine impressionniste de la vérité à la nature en faveur du sentiment agité et de la couleur intense, comme dans cette image très chargée, van Gogh a fait de son travail une pierre de touche pour toute peinture expressionniste ultérieure.
Le Musée d’Art Moderne, Faits saillants du MoMA, New York: Le Musée d’Art Moderne, révisé en 2004, initialement publié en 1999, p. 35
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mo.ma/starrynight