Origines et Histoire

Fondateurs cisterciens Saint Robert, Saint Albéric et Saint Stephen Harding.

Fondateurs cisterciens St. Robert, St. Alberic et St. Stephen Harding.

L’Ordre cistercien trouve son origine historique à Cîteaux, un monastère français fondé en 1098 par un groupe de moines sous la direction de Saint Robert de Molesme. Ayant laissé derrière elle l’abbaye de Molesme pour fonder un nouveau monastère, la communauté se mit en tête de vivre une vie fidèle à la simplicité de la Règle de Saint Benoît. Inspirés par le fort esprit de réforme ecclésiale et monastique de l’époque, ils ont voulu mettre de côté certains des développements de la vie monastique associés à la distinguée et influente Abbaye bénédictine de Cluny. Concrètement, Saint Robert et ses moines ont embrassé un ensemble d’idéaux populaires parmi les réformateurs monastiques contemporains: parmi eux, le désir d’un équilibre efficace entre prière et travail sérieux, l’accent mis sur la pauvreté évangélique et le détachement des affaires du monde, et un style de vie communautaire inspiré des apôtres et des premiers chrétiens (cf. Actes 2, 42-47; 4, 32-35). Essentiellement, ils désiraient rechercher des façons nouvelles et authentiques de vivre leur vie de moines en réponse à l’appel de Dieu, un programme de discernement qui comprenait à la fois une fidélité à une tradition monastique plus large et plus ancienne et une attention sincère à la vie et aux temps dans lesquels ils vivaient.

Carte de Cîteaux

Carte de Cîteaux.

La ferveur et l’inspiration des premiers moines de Cîteaux furent bientôt mises à l’épreuve. D’après les sources disponibles, il semble qu’une certaine tension soit apparue à cause de la relation quelque peu ambiguë entre le nouveau monastère et la maison bénédictine que les moines avaient quittée. Afin de préserver la paix, saint Robert fut obligé de quitter Cîteaux et de retourner à Molesme après peu de temps pour y reprendre ses fonctions d’abbé. Pour cette raison, dans l’iconographie cistercienne, il est souvent représenté comme un moine bénédictin portant un habit noir, au lieu de l’habit traditionnel blanc et noir de l’Ordre cistercien. Certains moines décidèrent de revenir avec Saint-Robert, tandis que ceux qui restaient professaient leur stabilité à Cîteaux, scellant ainsi leur attachement à la nouvelle réforme. En tant qu’abbé de Cîteaux, Saint Robert a été remplacé d’abord par Saint Albéric puis par Saint Étienne Harding; ensemble, ces trois hommes sont célébrés comme les Fondateurs de l’Ordre cistercien avec une fête solennelle le 26 janvier.

Carte de Cîteaux

Cîteaux.

Sous la direction de saint Albéric, la petite communauté s’est agrandie, a construit sa première église et a commencé à définir les détails pratiques de son mode de vie. Pendant le mandat de Saint Étienne, le nouveau monastère commença à croître à un rythme remarquable, les quatre premières fondations (communément appelées ”maisons-filles ») se succédant rapidement : La Ferté (1113), Pontigny (1114), Clairvaux (1115) et Morimond (1115). Le renouveau de la vie monastique inauguré à Cîteaux s’est rapidement étendu à un réseau sans cesse croissant de monastères étroitement liés mais indépendants dans toute l’Europe médiévale. Le désir de préserver un fort sentiment d’unité et de solidarité entre les communautés en expansion a conduit les premiers Cisterciens à créer une charte de communication fraternelle qui maintiendrait les monastères ensemble, une charte qui a rapidement émergé comme un tournant dans l’histoire de la gouvernance fédérée. Les principaux mandats de la première constitution, intitulée Carta Caritatis ( » Charte de la Charité ”), imposaient à chaque abbé cistercien de faire une inspection annuelle ou une « visite” de ses maisons-filles, ainsi que de se réunir chaque année avec ses frères abbés à Cîteaux pour un « chapitre général” consacré à la gouvernance et à la promotion de ce qui était devenu essentiellement le premier  » ordre religieux” de l’Église. Un tel système de gouvernement était considéré comme un moyen prometteur d’harmoniser les rôles des autorités centrales et locales, préservant un fort sentiment d’unité tout en favorisant une saine indépendance dans chacun de ses monastères. Le système est devenu si populaire que le Quatrième Concile du Latran (1215), désignant les Cisterciens comme un modèle, enjoint la gouvernance par chapitre général à toutes les institutions religieuses de l’époque qui ne l’avaient pas déjà adopté.

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