Le 13 septembre 1759, la région fut le théâtre de la Bataille des Plaines d’Abraham, partie de la Guerre française et indienne, qui faisait elle-même partie de la guerre de Sept Ans. À cette date, des soldats britanniques sous le commandement du général Wolfe, escaladèrent la falaise escarpée sous la ville dans l’obscurité, surprenant et battant les Français, par une seule volée mortelle de tirs de mousquet, provoquant la fin de la bataille en 30 minutes. Wolfe et le commandant français, le marquis de Montcalm, moururent de leurs blessures, mais la bataille laissa le contrôle de la ville de Québec aux Britanniques, leur permettant finalement de prendre le contrôle du Canada l’année suivante.
Par la suite, les plaines sont restées des champs indéfinissables, avec seulement un monument à Wolfe comme rappel des événements qui ont eu lieu. Au fur et à mesure de la croissance de la ville de Québec, le développement des plaines s’est fait sans relâche et des centaines d’acres ont été construits. Ce n’est qu’en 1901 que le gouvernement intervint, lorsque le projet de lotissement de 88 acres (360 000 m2) de la région fut interrompu par l’achat des terres par la Couronne du Dominion. Au même moment, cependant, une autre zone des plaines a été prise et, malgré les protestations du public, couverte par une fabrique de fusils Ross, qui comprenait un réservoir d’eau construit sur une tour Martello existante. Un mouvement de préservation du site se poursuit néanmoins et, en 1904, la Société littéraire et historique de Québec est autorisée par le gouvernement fédéral à poser des plaques à divers endroits importants des environs. L’année suivante, une proposition pour la création d’une Association des monuments historiques a été soumise à la Société royale du Canada et le gouverneur général, le Comte Grey, a lancé son plan pour préserver les champs de bataille, après avoir visité le site et déclaré qu’il « ne se reposerait jamais jusqu’à ce qu’un tel terrain sacré devienne l’héritage de tout le Canada et de l’Empire. »
Le maire de Québec, Jean-Georges Garneau, en 1908, nomme une commission historique sous la présidence du juge en chef de la Cour supérieure du Québec, François Langelier. Parmi ses recommandations pour l’enregistrement permanent des célébrations du 300e anniversaire de la fondation de la ville de Québec, le groupe réclame la nationalisation des champs de bataille de Québec et la construction d’un musée de l’histoire canadienne. Le premier ministre fédéral de l’époque, Wilfrid Laurier, a toutefois suggéré qu’une préservation des plaines elles-mêmes serait un hommage plus approprié, répondant ainsi aux désirs du comte Grey, qui s’était rendu au Québec en janvier pour voir si le site pouvait être dédié dans le cadre des célébrations du tricentenaire. Le 17 mars, le parc a été créé, devenant le premier lieu historique national au Canada et a été placé sous les auspices de la Commission des champs de bataille nationaux nouvellement formée, un groupe qui, à la suite d’Édouard VII, a commencé à recueillir des données historiques relatives aux plaines et aux batailles qui s’y sont déroulées. Enfin, le 24 juillet 1908, le fils aîné du roi, le Prince George, Prince de Galles (futur George V), consacre le parc des champs-de-bataille de Québec sur les Plaines d’Abraham, puis présente les titres de propriété des terres au gouverneur général. Les événements étaient populaires auprès des résidents du Québec, ce qui amena Laurier à penser que les Québécois étaient » monarchiques par la religion, par l’habitude et par le souvenir de l’histoire passée. » Le document commémoratif officiel de l’anniversaire s’intitule Le Livre du roi de Québec; avec l’assentiment du roi (alors George V), le volume est publié en 1911.
Le site est devenu un parc urbain à Québec; La Commission des champs de bataille nationaux a comparé son utilisation à celle de Central Park à New York et de Hyde Park à Londres. Il a ainsi vu divers événements s’y dérouler, le plus régulièrement lors de la Fête nationale du Québec, du Carnaval d’hiver de Québec et du Festival d’été de Québec.