L’expansion austronésienne en Asie du Sud-Est insulaire et dans le Pacifique a été la dernière et la plus vaste migration humaine préhistorique. Les langues austronésiennes ont remplacé les langues autochtones sur près de la moitié du globe, mais le nombre absolu de colons austronésiens était faible. Récemment, les généticiens ont identifié de grandes disparités géographiques dans les proportions relatives d’ascendance asiatique entre différents systèmes génétiques (NRY, ADN mitochondrial, autosomes et chromosomes X) dans les sociétés de langue austronésienne de l’Asie du Sud-Est insulaire et du Pacifique. Étonnamment, une discontinuité génétique importante se produit au milieu d’une chaîne continue d’îles qui forment l’arc sud de l’archipel indonésien, près du centre géographique du monde austronésien. En l’absence de barrières géographiques à la migration, cette frontière génétique et cette bande de remplacement de la langue austronésienne doivent avoir émergé d’un comportement social. S’appuyant sur des décennies de recherches ethnologiques comparatives inspirées par la F.A.E. le modèle structurel de l’organisation sociale austronésienne de Van Wouden, codifié plus tard par Claude Lévi-Strauss sous le nom de ”sociétés à maison », propose un modèle ethnographique en deux étapes dans lequel l’apparition de ”sociétés de maison » matrilocales au cours de la phase initiale de l’expansion austronésienne, et la disparition ultérieure des ”sociétés de maison » dans les régions rizicoles de plaine, rend compte des modèles linguistiques, génétiques et culturels observés.